Faut-il craindre les remarques
des clients qui ont subi une défaillance du service ? Les clients qui aiment un
restaurant ne font-ils pas des remarques constructives ?
Les clients qui ont développé un lien affectif avec une
entreprise de service sont importants. Ils participent à la réussite de l’entreprise
par leur fidélité et le bouche-à-oreille positif. Mais il arrive qu’ils soient
confrontés à un dysfonctionnement. Dans cette situation, cherchent-ils à aider
l’entreprise à s’améliorer ? N’ont-ils pas tendance à se taire pour éviter
les conséquences négatives pour un employé précis ?
Deux chercheuses américaines* se sont intéressées aux
clients impliqués affectivement avec une entreprise de service. Elles ont proposé
un scénario à 247 individus entre 19 et 70 ans : ils devaient imaginer être
allés dans un restaurant dans lequel le service avait été particulièrement lent.
Les uns devaient penser à un restaurant qu’ils aimaient bien et d’autres à un
restaurant qui leur était indifférent. Puis ils devaient indiquer quelle étaient
leur réaction en fonction de différentes situations.
Plaintes et remarques constructives
Les auteures font la distinction entre les plaintes et les
suggestions constructives. Les premières ont pour but d’obtenir réparation ou d’évacuer
la frustration. Les secondes visent à maintenir le lien affectif avec l’entreprise.
L’étude montre que, à la suite d’une défaillance du
service, les clients impliqués affectivement souhaitent vraiment aider celle-ci
à s’améliorer. Mais ils cherchent aussi à maintenir de bonnes relations avec le
personnel en contact. C’est pourquoi, plutôt que de se plaindre, ils font des
remarques constructives auprès du directeur du restaurant.
D’une certaine manière, par leur retour d’expérience, les
clients sont un peu des employés à temps partiel. Les managers devraient donc s’appuyer
sur les personnes liées affectivement à l’entreprise. Il faut les considérer
comme une ressource humaine qui peut aider à l’amélioration du service.
* Qing Liu Stephanie, Mattila Anna S. “I Want to Help” versus
“I Am Just Mad”: How Affective Commitment Influences Customer Feedback
Decisions. Cornell Hospitality Quarterly,
2015, vol. 56, n° 2, p. 213-222.
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