On le sait, la première
impression est importante. Selon des chercheurs en psychologie sociale, un individu
porte un jugement sur un autre individu au bout de 100 millisecondes.
La barbe et la moustache font partie des éléments de l’apparence des hommes.
Des études ont montré que la « pilosité faciale » est associée à la
force, la maturité, la compétition, la confiance en soi, la témérité mais aussi
la domination, l’agressivité, le manque de maîtrise de soi et de gentillesse et
même l’incompétence. D’ailleurs, jusqu’en 2012, dans les parcs Disney aux
États-Unis, la barbe était prohibée.
Des chercheurs* américains ont montré à 102 personnes qui avaient l’habitude
de séjourner à l’hôtel, des photos de réceptionnistes d’hôtel. Ils leur ont
demandé si elles trouvaient ces employés rassurants, c'est-à-dire à la fois compétents,
courtois et fiables. Les employés étaient soit barbus soit rasés et d’origine soit
européenne soit africaine.
Règlement intérieur imberbe ?
Les résultats de l’étude sont un peu mitigés. Les réceptionnistes d’origine
européenne barbus sont jugés un peu moins rassurants que ceux qui sont rasés. Par
contre, pour les réceptionnistes d’origine africaine, la barbe n’a aucune
influence.
Les managers doivent-ils inscrire dans le règlement
intérieur l’interdiction de la barbe et de la moustache ? Il semblerait que,
en France, ils peuvent tout au plus exiger que l’allure générale ne soit pas
négligée au point de nuire à l’entreprise. Et la barbe est à la mode, puisque l’on
voit même défiler des mannequins à la barbe fleurie.
Yves Cinotti
* Magnini Vincent P., Baker Melissa, Karande Kiran. The Frontline Provider’s Appearance:
A Driver of Guest Perceptions. Cornell Hospitality Quarterly, 2013, vol.
54, n° 4, p. 396-405.